Delphine Nougaret n’encadre pas des images, elle interprète des univers, travaille des matériaux, imagine une vie quotidienne derrière l’œuvre. Elle met en perspective ce qui touche à l’intime. Rencontre
La main ne peut pas fonctionner sans la pensée »
« L’encadrement ne doit jamais prendre le dessus »
Sandra Ferley
Etre en contact avec la matière

Delphine Nougaret pratique depuis toujours la peinture et le dessin, adore la photo (elle a même eu un petit labo), les arts graphiques en général. « Mais il me manquait l’assurance. J’ai la phobie de la page blanche, mais quand j’ai une technique qui m’est imposée, je vais faire plein de choses. » Alors après des études d’art plastique à l’université Paul Valéry, à Montpellier, elle tente les Beaux-Arts à Paris, sans succès.
Pas attirée par l’enseignement, elle cherche une formation qui lui permette d’être directement en contact avec la matière. Ce sera un CAP d’encadrement. « Ça a été une révélation. D’un coup c’était évident. Je suis en rapport avec tout ce que j’aime et je m’appuie sur un savoir-faire concret. Je maîtrise des techniques, j’exprime ma créativité. »Sitôt diplômée elle crée son premier atelier, avec un autre élève de l’école, à Paris, près du faubourg Saint-Antoine cher aux métiers d’art. Pendant des années elle y aiguise sa technique, développe ses univers, dans un tourbillon de créativité. Avec déjà ce soin du détail, des finitions, des cadres aussi beau devant que derrière, de belles boîtes pour les emballer… qui sont sa marque. Dix années pleines et riches, avant que la grande roue de la vie ne la décide, avec son mari, à revenir vers leur Sud d’origine.